La cataracte est une opacification du cristallin qui se développe chez les personnes âgées. Elles deviennent progressivement myopes et leur vue ternit, tant et si bien qu’elles ont l’impression de voir à travers une cascade. Comme la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) ou le glaucome, cette maladie oculaire peut entraîner la cécité si elle n’est pas traitée à temps.
De nos jours, seule la chirurgie auprès d’un ophtalmologue permet d’y remédier : on dénombre environ 450 000 interventions chaque année. Cependant, il existe des recommandations simples pour prévenir et traiter la cataracte de façon précoce. Et les scientifiques travaillent actuellement sur une nouvelle molécule qui pourrait guérir les malades.
Quelques gestes simples pour prévenir et traiter la cataracte sans intervention chirurgicale
Porter des lunettes pour plusieurs circonstances
Les rayons du soleil représentent une cause importante du vieillissement du cristallin. Voilà pourquoi on conseille de porter des lunettes de soleil de niveau 3 ou 4. Combiné à un traitement anti-reflet, elles sont capables de réduire l’éblouissement entre 85 et 90%. Cependant, les verres doivent être aussi capables de filtrer les rayons UV. La norme européenne exige que la lumière qui passe par notre rétine soit épurée de toutes les longueurs d’onde inférieures à 400 nanomètres.
Au-delà de notre étoile, il faut veiller à protéger nos yeux de tout traumatisme lié à une projection de particules, de solvants ou d’aérosol. C’est pourquoi le port de lunettes de protection est vivement recommandé pour toute activité manuelle : jardinage, bricolage, sablage, peinture, soudure, sciage, etc.
Surveiller son alimentation et son diabète
Les personnes diabétiques doivent effectuer des bilans sanguins réguliers pour éviter des complications oculaires. En effet, une glycémie déséquilibrée altère les protéines du cristallin et ce déséquilibre peut également affecter la rétine, entraînant une rétinopathie et un œdème maculaire. Par conséquent, il faut veiller à conserver un taux d’hémoglobine glyquée (HbA1C) inférieur à 8% (en cas d’opération de l’œil nécessaire).
La consommation quotidienne de vitamines et d’antioxydants retarderait de manière significative le début de la pathologie. Parmi ces éléments, nous préconisons la vitamine C, la vitamine E, la vitamine A (ou bêta-carotène) et la lutéine. Cette dernière est très efficace contre la toxicité des radicaux libres et se trouve dans des compléments alimentaires et de nombreux légumes.
Arrêter de fumer
Le tabagisme développe un grand nombre d’infections dans les yeux des fumeurs. Parmi elles, l’uvéite est une inflammation de l’uvée qui peut mener à la formation d’une cataracte, d’un glaucome ou un décollement de la rétine.
Cependant, même les non-fumeurs peuvent développer des maladies au contact de la fumée de tabac. En plus des picotements, des rougeurs et du larmoiement, les enfants risquent de développer une conjonctivite allergique. Les porteurs de lentilles cornéennes peuvent souffrir d’une inflammation de leur cornée, ainsi que des symptômes d’une sécheresse oculaire.
Enfin, les femmes enceintes et fumeuses ont de fortes probabilités de mettre au monde un nourrisson atteint de strabisme ou de problèmes rétiniens.
Veiller sur sa santé en cas de grossesse
En plus du tabac, il est important de préserver le fœtus de plusieurs agents pathogènes. En effet, les virus responsables de l’herpès génital, de la syphilis ou le cytomégalovirus (CMV) peuvent causer des formes rares de cataracte chez le nouveau-né. Le médecin veillera à ce que la future maman soit immunisée contre d’autres pathologies telles la rubéole ou la toxoplasmose.
En cas d’infection durant la grossesse, l’enfant sera suivi de sa naissance jusqu’à son premier anniversaire pour détecter le moindre signe d’une cataracte précoce. Si elle n’est pas traitée, celle-ci se déclenche en général vers 34 ans. Cependant, elle peut être aussi causée par une forte myopie ou un traumatisme oculaire vécu durant l’enfance.
Consulter son ophtalmologiste
Comme dit l’adage, mieux vaut prévenir que guérir. Aussi, consulter un ophtalmologue régulièrement est préconisé à partir de 40 ans, même si vous n’avez pas de lunettes. Grâce à sa consultation, il est en mesure de détecter plusieurs pathologies liées aux yeux. Ces examens sont primordiaux en cas de diabète ou de traitement prolongé avec des corticoïdes.
Attention : ces médicaments peuvent être responsables de cataracte précoce ou de glaucome en cas de consommation prolongée.
Un traitement prometteur pour soigner la cataracte sans chirurgie
Le traitement actuel
Pour le moment, il n’existe aucun médicament, ni collyre pour dissiper le voile blanc de la cataracte. Seule la chirurgie permet d’y remédier, en retirant le cristallin opacifié pour le remplacer par une lentille artificielle. Cette intervention est courante, simple et sûre. Elle ne nécessite qu’une anesthésie locale et les patients ne restent pas hospitalisés très longtemps.
Cependant, même si la rémission de la vue est complète deux ou trois jours après l’opération, il peut y avoir un risque d’endophtalmie. Cette infection se manifeste par de la rougeur et des douleurs qui interviennent dans les 3 ou 4 jours. Elle se soigne facilement, mais il ne faut pas traîner. De plus, l’implant peut également perdre sa transparence au fil du temps et le patient développe, par conséquent, une cataracte secondaire. Seule une capsulotomie chez un ophtalmo ou un centre ophtalmologique (ouverture de la capsule où se trouve l’implant et traitement au laser) peut y remédier.
Un traitement à venir
Les scientifiques de l’Université Anglia Ruskin (ARU) travaillent sur une molécule qui servirait à prévenir et traiter la cataracte sans passer par la chirurgie. L’oxystérol VP1-001 a permis à des souris malades de retrouver une bonne partie de leur vue. 61% des cristallins traités ont bénéficié d’une restauration de l’organisation protéique, ce qui améliore leurs profils d’indice de réfraction. L’opacité a diminué pour 46% des sujets.
En dépit de ces résultats prometteurs, le Professeur Barbara Pierscionek a constaté que ce composé ne fonctionne pas sur tous les types de cataracte. Les recherches se poursuivent pour différencier toutes ces pathologies et, ainsi, proposer un traitement médicamenteux adapté pour chacun.