La conjonctivite est l’inflammation de la conjonctive, la membrane qui recouvre la partie blanche de l’œil et l’intérieur des paupières. La pathologie concerne autant un globe oculaire que les deux yeux. Dans tous les cas, ils rougissent, démangent, picotent ou laissent constamment couler des larmes et du pus, si les symptômes persistent, il ne faut pas hésiter à vous rendre dans un centre ophtalmologique ou chez un ophtalmologue.
Cette maladie reste bénigne, sauf si l’infection (bactérienne ou virale) s’aggrave faute de traitement. Lorsque les beaux jours reviennent et que les fleurs éclosent, vous constatez avec tristesse que votre vue se brouille et devient sensible à la lumière. Mais, comment déterminer s’il s’agit d’une conjonctivite bactérienne ou allergique ?
L’étiologie et la symptomatologie de la conjonctivite
Les causes et symptômes de la conjonctivite bactérienne
Les bactéries responsables de cette ophtalmie font partie de la famille des streptocoques ou des staphylocoques. Néanmoins, on note également la présence de Neisseria gonorrhoeae et Chlamydia trachomatis, respectivement responsables de la conjonctivite gonococcique et à inclusion de l’adulte. Ces deux maladies sont reconnues comme infections sexuellement transmissibles (IST). Mais la Chlamydia peut également se transmettre de la mère à l’enfant au cours de l’accouchement, en cas de contamination du vagin. Dans ce cas, les symptômes se déclarent une à six semaines après la naissance.
Le nouveau-né atteint de cette pathologie présente des paupières enflées et une sécrétion purulente de plus en plus importante. Chez les enfants âgés de 3 à 6 ans, Chlamydia trachomatis est à l’origine du trachome, une conjonctivite chronique qui affecte les deux yeux. Ce trouble oculaire se manifeste par des follicules au niveau du tarse, un épaississement et une cicatrisation de la conjonctive tarsienne et une opacité cornéenne. Sans traitement, les patients peuvent, à terme, être atteints de déficience visuelle ou de cécité.
En ce qui concerne les autres bactéries, on retrouve des symptômes communs. La maladie affecte normalement un œil, mais elle peut s’étendre au globe voisin. Le bulbe oculaire est irrité et le patient peut souffrir de kératite. Ses paupières sont également gonflées et du pus, jaune et épais, s’écoule des organes lacrymaux.
Les causes et symptômes de la conjonctivite allergique
La conjonctivite allergique survient chez une personne en contact avec son allergène. Elle est souvent associée à une rhinite caractérisant son hypersensibilité. On distingue trois grands types de troubles en fonction des facteurs provoquant des allergies :
- La conjonctivite allergique saisonnière ne se déroule qu’au printemps, à la fin de l’été ou au début de l’automne. Elle est liée aux pollens des graminées, des arbres ou des herbacées, ainsi qu’aux spores de moisissures. Les garçons atteints d’eczéma, d’asthme ou d’allergies saisonnières peuvent développer une kératoconjonctivite vernale du printemps à l’automne.
- La conjonctivite allergique permanente dépend des allergènes présents tout au long de l’année dans la maison. Cela comprend les acariens, la poussière, les phanères des animaux domestiques ou les moisissures présentes dans des endroits mal entretenus.
- La conjonctivite par allergie de contact avec certains agents chimiques. Il s’agit de conservateurs présents dans des produits d’entretien, des lentilles de contact, du shampoing ou des produits de maquillage. Ils peuvent provoquer de l’eczéma sur les paupières.
En général, les deux organes oculaires sont atteints de démangeaisons et sont larmoyants. En effet, le sujet se plaint d’une sensation de « sable dans les yeux » et il devient plus sensible à la lumière. De fines papilles peuvent se former sur la conjonctive tarsale supérieure mais, contrairement à l’infection bactérienne, cette pathologie n’est pas contagieuse.
Pour en savoir plus sur les symptômes de la kératoconjonctivite, vous pouvez découvrir une autre forme de cette maladie avec la sécheresse oculaire.
Les soins à adopter si vous êtes atteint d’une conjonctivite bactérienne ou allergique
Conjonctivite bactérienne : le traitement préconisé
Les bactéries sont traitées avec des antiseptiques et des antibiotiques topiques, sauf les infections causées par Neisseria gonorrhoeae et Chlamydia trachomatis.
Les collyres proposés sont à base de fluoroquinolone, comme le moxifloxacine gouttes à 0,5%. Cette molécule peut être associée à la combinaison entre triméthoprime et polymyxine B. Le traitement dure entre 7 et 10 jours, mais la conjonctivite bactérienne peut déjà se résorber au bout de 3 à 5 jours. Sauf, en cas de résistance à un antibiotique ou de la présence avérée d’un virus dans l’infection.
La conjonctivite gonococcique chez l’adulte est traitée avec une bithérapie à base de ceftriaxone et d’azithromycine. Chez le nouveau-né porteur d’une Chlamydia, on lui administre de l’érythromycine comme pour ses parents.
Comme le risque de contagion est très important, les gestes préventifs restent primordiaux. On prend soin de se laver les mains avant et après avoir traité son œil. En effet, on peut également utiliser des mouchoirs jetables pour essuyer les écoulements oculaires ou nasaux, et on évite de partager son linge personnel (serviettes, oreillers). On suspend le contact avec le maquillage, les lentilles et les piscines, pour ne pas infecter la cornée.
Si les symptômes persistent, il ne faut pas hésiter à consulter un ophtalmologue.
Conjonctivite allergique : le traitement recommandé
La différentiation entre conjonctivite bactérienne ou allergique tient dans la présence des éosinophiles pour cette dernière. Le traitement des allergènes s’effectue grâce à des antihistaminiques topiques, par voie générale ou locale, des stabilisateurs de mastocytes ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens. Ils peuvent être utilisés ensemble ou séparément, en fonction du degré des symptômes.
En cas de résistance, les corticostéroïdes topiques ou la cyclosporine peuvent être prescrits, mais la vigilance est de mise. En effet, en cas d’utilisation prolongée, les corticostéroïdes peuvent provoquer un glaucome et une cataracte en exacerbant une kératite herpétique. Seul l’ophtalmo peut décider de leur ordonnance.
La prévention de ce trouble ophtalmique reste l’élimination des allergènes et, si possible, la désensibilisation du patient. Un gonflement des paupières n’est pas forcément synonyme de conjonctivite. Ce symptôme peut être également lié à un orgelet.